Non, mais sérieusement…
Je me suis posé la question. Plus d’une fois.
Pas parce qu’il se traîne les pieds ou qu’il se roule en boule devant Netflix pendant que je fais le ménage (quoique…).
Mais parce qu’au fil de la grossesse, quelque chose s’est passé. Un glissement. Silencieux. Subtil. Presque attendrissant. Au début.
Au début, il était là.
Il touchait mon ventre.
Il souriait.
Il disait des choses comme : « Wow, t’es belle enceinte… », ou « J’ai hâte de le tenir dans mes bras… »
Pis moi, j’étais pleine d’amour.
Je me disais : On va être une belle équipe.
Et puis les rendez-vous ont commencé.
Les lectures. Les choix. Les réflexions.
Les tests, les suivis, les inquiétudes.
Et là…
C’est moi qui ai pris les devants.
Pas par contrôle.
Pas parce que j’aime ça être la boss. (quoique)
Mais parce que, si je ne le faisais pas, personne ne le faisait.
C’est moi qui ai trouvé le médecin.
Qui ai lu sur les stades du travail, sur l’hypnose, sur l’allaitement.
Qui ai pris les rendez-vous, rempli les formulaires, noté les dates.
Lui?
Il disait : « Tu veux que je fasse quoi? »
Et il le faisait… quand je le lui demandais.
Et plus je gérais, plus il m’en laissait.
Gentiment.
Naturellement.
Comme si c’était normal.
Est-ce que c’est ça, être paresseux ?
Pas exactement.
C’est pas de la paresse. C’est de l’habitude.
C’est une culture.
Un héritage.
Une manière d’avoir été élevé à côté de la parentalité, et non dedans.
Pis moi, j’ai glissé dans le rôle de la fille qui sait. Qui gère. Qui planifie.
Celle qui pense à tout, pour deux.
Et ça, ça s’appelle la surcharge mentale.
Le piège de la compétence
Tu sais ce que c’est, ce piège ?
C’est quand tu fais tellement bien les choses que personne ne pense à te les enlever.
Et toi, t’es trop fatiguée pour expliquer comment faire.
Fait que tu continues.
Et tu finis par t’écœurer.
Et tu regardes ton chum avec un petit regard en coin.
Pas parce qu’il t’a fait quelque chose de grave…
Mais parce que t’as l’impression d’avoir un coloc-ado au lieu d’un vrai partenaire parental.
Alors non, mon chum n’est pas paresseux.
Mais il a eu besoin d’un coup de main pour prendre sa place.
Une vraie place. Pas celle de l’assistant parental.
Et c’est pour ça que j’ai créé le programme Papa est là.
🎧 Une série audio conçue pour les gars.
Sans pression, sans jugement.
Juste une vraie préparation à la parentalité.
Une façon d’allumer des lumières, de poser des questions, de faire de la place.
Pas pour qu’ils « aident” mieux ».
Pour qu’ils soient là. Pour vrai.
Parce qu’on mérite mieux.
On mérite des partenaires.
Pas juste des bras.
Pas juste des gars qui « font ce qu’on leur dit ».
On mérite de co-construire une parentalité à deux.
Pas de la gérer en solo.
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Parce qu’on est des milliers à vivre ça. Et il est temps qu’on en parle autrement.
