Chaque année, autour de la mi-mai, une émotion particulière flotte dans l’air.
Bonne fête maman.
Et pourtant, derrière ces mots, il y a tout un océan de nuances.
Pour certaines, c’est une journée attendue, chérie, remplie de cartes bricolées et de cafés au lit (plus ou moins renversés).
Pour d’autres, c’est une journée lourde.
Une journée où le ventre serre un peu plus fort.
Parce qu’il y a celles qui rêvent encore d’entendre un jour « maman ».
Parce qu’il y a ceux qui n’ont plus de maman.
Parce qu’il y a des liens qui se sont abîmés avec le temps, des silences, des conflits, des absences douloureuses.
Je comprends tout ça.
Moi aussi, j’ai perdu ma mère.
Et je sais que l’amour qu’on porte ne se limite pas à une seule journée.
Tous les jours, il y a des clins d’œil, des souvenirs, des gestes qui me ramènent à elle — bien plus souvent que le calendrier ne pourrait le faire.
Mais je crois aussi qu’on doit apprendre à accompagner ces émotions, au lieu de les nier.
Vouloir célébrer la fête des mères n’enlève rien à personne.
Choisir de ne pas la souligner n'oblige pas les autres à faire de même.
La fête des mères n’est pas une compétition, ni une injonction au bonheur parfait.
C’est un rappel.
Un rappel de la gratitude qu'on peut choisir d'entretenir.
Un rappel de la dévotion, immense et silencieuse, que tant de mères offrent chaque jour.
Un rappel, aussi, que reconnaître ce chemin — parfois beau, parfois éreintant — est important.
La fête des mères, bien vécue, devrait être un espace où l’on peut se reconnaître.
Pas se juger.
Pas se sentir coupable.
Pas se sentir « pas assez ».
C’est ça aussi, recadrer la fête des mère
Ce n’est pas forcer l’uniformité des expériences.
C’est laisser place à la gratitude, sans nier les douleurs.
C’est permettre à chacun de vivre ce jour à sa manière, avec tout ce qu’il porte de beau, de vrai, d’imparfait.
Alors que tu sois une maman aimée, une maman en devenir, une personne en deuil, ou un cœur en reconstruction :
Aujourd’hui, tu as le droit de ressentir tout ce qui monte en toi.
Sans t’excuser.
Sans te comparer.
Et si le cœur t'en dit, tu as aussi le droit de dire tout haut :
Bonne fête maman.
Merci pour ce que tu as donné.
Merci pour ce que tu as été capable d’offrir.
Merci pour ce que tu m’as appris, même à travers les manques.